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Endométriose : Octobre rose oui ! Pourquoi pas un novembre jaune ?

Ceci est le coup de gueule d’une jeune femme à la vie ‘’endométriosée’’.

Un matin alors que tu n’as que quatorze ans, tu te réveilles avec des douleurs tellement fortes que tu crois que tu vas y passer. Un tour dans les toilettes et tu es informée de l’arrivé de tes premières règles. Tu restes recroquevillée dans ton lit toute la journée. Les anti-douleurs que maman t’a fait prendre ne semble avoir aucun effet. Tu ne comprends pas. Maman non plus. Ta sœur ne fait pas tout ce cinéma quand elle a ses règles. Pourquoi tout le monde te regarde comme si tu faisais semblant ? Puis au fil des années l’intensité de la douleur augmente au point où tu t’évanouis un matin.

Il n’y a pas pire ignorant que celui qui ignore qu’il ignore

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Tu te réveilles dans un centre médical avec le bas ventre et le dos lacérés par la douleur. Tu te tords dans tous les sens. Une dame en blouse blanche entre dans la salle, c’est une assistante médicale. Elle prend ton carnet et le feuillete. Elle te regarde ensuite et s’indigne « Ce sont juste les règles qui te font pleurer ainsi ? Qu’en sera-t-il lors de ton accouchement ? ». Tu es sidérée parce que tu ne comprends pas comment un membre du corps médical peut parler ainsi. Tu décides qu’il est temps pour toi de plus en parler.

La douleur ne peut être quantifiable

Les cycles suivants, tu te goinfres tellement d’anti-douleur que tu as le tournis et que tu ne tiens plus debout. Pour faire court, tu es complètement shooté. Lorsqu’on te demande pourquoi tu prends autant d’anti-douleur tu dis que c’est pour soulager tes spasmes. Tes proches te souhaitent beaucoup de courage puis ils passent à autre chose. Tu te demande toujours comment ça se passe pour les autres filles. Ont-elles aussi mal ou c’est toi qui as de la peine à supporter la douleur ? Toujours est-il que la douleur d’une personne n’est pas quantifiable.

Le diagnostic

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Au bout de plusieurs années, on te dit finalement que ce dont tu souffres, le monstre qui écrase ton dos, ton bas ventre tous les mois s’appelle l’endométriose. Le médecin te demande pourquoi tu as autant tardé à venir te faire consulter. Tu culpabilises de n’être pas tombée plus tôt sur ce médecin-là. La réalité est que l’endométriose est une maladie complexe, incurable et encore très peu connue.

Le traitement

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Tu es enfin soulagée, tu pense que, vu que le diagnostic est posé, tu vas être prise en charge et soignée. Le médecin te propose une intervention chirurgicale qui coûte les yeux de la tête sans pour autant te certifier qu’elle te permettra d’en découdre avec la douleur. Mais tu t’accroches, tu n’as que ça : l’espoir d’enfin mener une vie sans douleur. Curieuse, tu fais tout de même le tour de quelques forums sur le net et tu te rends compte que tu n’es pas seule dans cette situation mais les témoignages des unes et des autres ne te rassurent pas. Tant qu’elle est juste invalidante mais ne tue pas, chers chercheurs concentrez vos efforts sur d’autres maladies plus virulentes. Vous faites bien d’ignorer que cette maladie lui a volé sa vie sociale et qu’elle aminci ses chances de concevoir un jour.

Lever le fichu voile qui couvre cette saleté de maladie

Beaucoup trop de femmes souffrent dans le silence. Culpabilisée par des personnes qui n’ont aucune idée de ce qu’est l’endométriose. Beaucoup trop de femme pleurent en cachette parce que faute de moyen financier pour se faire prendre en charge par de bons gynécologues. Vous connaissez des filles ou femmes dans votre entourage qui se plaignent de dysménorrhée ; soutenez-les, aidez-les, informez-les que cela peut cacher une endométriose qui ne se contente pas d’être ce qu’elle est mais qui, au fil des ans, gravi des échelons. Eh oui il y a différents stades à cette maladie, un peu comme le cancer. Alors que diriez vous d’instaurer un novembre jaune et de faire un tintamarre pas possible autour de l’endométriose pour la faire connaître de tous ?

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